Juppé serait une marionnette dans le monde de l'Islam !

Publié le par livre islam

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DF JUPPE 12.jpgDans un entretien accordé à Ouest-France, Alain Juppé revient, près d'un an après son arrivée aux Affaires étrangères, sur le printemps arabe et sur la crise de l'euro. Impasse en Syrie, dialogue avec les forces islamiques modérées, nécessité de soutenir la relance parallèlement aux mesures d'austérité. Extraits :

Photo: Daniel Fouray


Chaque jour, la répression continue en Syrie. Comment arrêter ce massacre ?

Ce qui se passe en Syrie est une tragédie épouvantable, avec plus de 5000 morts, des milliers de prisonniers, la torture et un régime qui s’entête et qui provoque. Quand on entend Bachar el-Assad dire qu’il n’a jamais donné l’ordre de tirer sur des populations civiles, on ne peut qu’être indigné. C’est vrai, nous sommes aujourd’hui dans une impasse. Le Conseil de sécurité est paralysé du fait d’une position rigide de la Russie, de la Chine mais aussi de quelques pays émergents.

 

L’envoi de troupes, comme suggéré par le Qatar, est une option envisageable ?

Dans le contexte régional actuel, nous ne travaillons pas à un tel scénario. En revanche, nous dialoguons avec l’opposition syrienne afin qu’elle se structure et s’ouvre à toutes les sensibilités.

 

Depuis un an vous avez ouvert un dialogue avec les forces islamiques émergentes du monde arabe. Vous la prônez toujours ?

C’est la bonne direction. Continuer à refuser le dialogue avec le monde islamique aurait été une grave erreur. J’ai posé des critères : respect de la démocratie, des droits de l’homme, de la femme et des minorités, refus de la violence. Certes, le bilan est contrasté. Il est positif au Maroc et en Tunisie, où un parti comme Ennahda affirme vouloir respecter les principes fondamentaux qui sont les nôtres. En Egypte, c’est plus compliqué. La poussée des salafistes a surpris, même les Frères musulmans ne l’avaient pas prévue. Je refuse en tout cas de considérer qu’islam et démocratie sont par nature incompatibles.

 

Compliqué en Libye aussi, où a été reçu le président soudanais alors qu’il est recherché pour génocide au Darfour par la Cour pénale internationale. Paris n’a rien à dire ?

Du point de vue de la France, cette visite à Tripoli du président Béchir est très regrettable. Nous l’avons dit aux Libyens lorsque nous l’avons appris. Cela dit, la France soutient pleinement la Libye dans son travail de reconstruction.

 

Venons-en à l’Euro. La Grèce peut-elle éviter la faillite et l’excès d’austérité ne constitue-t-il pas une menace ?

Oui, si tout le monde fait ce qui a été décidé. Tout doit être fait pour éviter une telle sortie. Quant à l’austérité, je tire mon chapeau aux responsables portugais, espagnols, italiens, qui mettent en place des politiques très rudes. Elles sont plus ou moins bien supportées par les opinions, mais elles sont incontournables. Quand on est surendetté, il faut réduire les déficits. Cela dit, l’Europe doit accompagner ces efforts de politiques de soutien à l’activité. La France et l’Allemagne feront des propositions en ce sens le 30 janvier, au prochain sommet.

 

L’Allemagne n’a pas été dégradée. Elle est mieux gérée que la France ?

Elle a fait ses réformes plus tôt, c’est vrai, il y a dix ans. Mais enfin, depuis cinq ans nous avons accompli un travail de réforme sans précédent. Et simultanément, nous avons mise en œuvre une politique de soutien à la compétitivité. ■

 

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